Annexe 1 aux BPF de l’UE — Répercussions sur le nettoyage et la désinfection

Le nettoyage et le contrôle de la contamination microbienne sont des domaines prioritaires essentiels dans les secteurs pharmaceutique et des dispositifs médicaux. De vastes programmes de nettoyage et de désinfection sont nécessaires pour répondre aux critères des classes microbiennes en salle blanche, ainsi que pour prévenir la contamination croisée et la contamination microbienne ultérieure des produits.

Annexe 1 aux BPF de l’UE

L’annexe 1 aux BPF de l’UE, récemment mise à jour, qui précise les lignes directrices relatives à la fabrication de produits médicinaux stériles, a été publiée en août 2022. Sa date de mise en œuvre est fixée au 25 août 2023, sauf en ce qui concerne la stérilisation des lyophilisateurs manuels.

Le précédent document de 16 pages a été remplacé par un document de 59 pages, chaque sujet largement développé, de nouveaux sujets ajoutés et le concept de gestion des risques intégré à l’ensemble de la publication. La stratégie holistique de contrôle de la contamination (Control contamination strategy, CCS) est l’une des principales exigences documentaires de cette nouvelle version.

Nettoyage et désinfection

Les références au nettoyage et à la désinfection sont plus nombreuses dans l’annexe. Le mot “désinfection” (disinfection) est désormais utilisé pour remplacer “assainissement” (sanitation) dans le titre de la section. Le terme “nettoyage et désinfection” (cleaning and disinfection) remplace “nettoyage” (cleaning). Le texte mentionne qu’“Un nettoyage préalable destiné à éliminer la contamination de surface est nécessaire pour garantir l’efficacité de la désinfection”. Selon les meilleures pratiques actuelles, le nettoyage et la désinfection sont alors deux activités distinctes qui poursuivent des objectifs différents.

Le nettoyage est défini comme “Un processus visant à éliminer la contamination, comme les résidus de produit ou de désinfectant.”. La désinfection est ensuite définie comme “Le processus par lequel le nombre de microorganismes est réduit par l’action irréversible d’un produit sur leur structure ou leur métabolisme, à un niveau réputé approprié selon un objectif défini.

Résidus

De nombreux désinfectants communs et fréquemment utilisés, comme les amines, les amphotères et les composés d’ammonium quaternaire, laissent des résidus importants sur une surface, ce qui est susceptible de nuire à l’efficacité du désinfectant utilisé. L’existence de ce problème est reconnue dans la nouvelle annexe : “Les programmes de nettoyage doivent éliminer les résidus de désinfectant de manière efficace.”. Les entreprises pharmaceutiques ont été mentionnées en raison de la présence de résidus. Dans le passé, la présence de résidus visibles indiquait souvent que le processus de nettoyage et de désinfection n’était pas totalement maîtrisé.

Actuellement, aucune méthode permettant d’évaluer la quantité de résidus sur les surfaces qui n’entrent pas en contact avec les produits n’a été approuvée ou publiée. La plupart des établissements réalisent un test visuel sur ces surfaces pour détecter les résidus. Les alcools et le peroxyde d’hydrogène sont les deux seuls désinfectants qui ne laissent réellement aucun résidu. Tous les autres laissent une certaine quantité de résidus, plus ou moins importante, plus ou moins facile à éliminer. Certains désinfectants affirment que la quantité de résidus est “nulle” ou “faible”, mais le mot “faible” n’est pas officiellement défini. Si la quantité de résidus laissée par un désinfectant, même faible, est difficile à éliminer, la question de la pertinence de la mesure peut se poser. Il convient également de rappeler que tous les détergents laissent des résidus.

Les bio-imprimantes basées sur l’extrusion utilisent la pression pour faire passer l’échantillon par une buse et créer une forme prédéfinie. La pression pouvant être facilement ajustée en fonction des types d’échantillons de viscosité différente, la bio-impression basée sur l’extrusion est souvent privilégiée par les chercheurs en raison de sa souplesse. Les bio-imprimantes qui utilisent les champs électriques offrent la plus grande précision. Cette qualité a néanmoins un prix et il est nécessaire d’optimiser les méthodes de manière rigoureuse afin d’éviter la détérioration des cellules. L’une des méthodes suivantes doit être appliquée pour les désinfectants : le séchage après le temps de contact, l’ajout d’une étape d’élimination immédiate des résidus avec de l’eau ou de l’alcool, ou la planification d’une routine de nettoyage avec un détergeant afin d’éliminer les résidus à un moment donné.

Rotation

Il n’existe pas, dans les lignes directrices, de règle harmonisée concernant le nombre de désinfectants à utiliser et leur éventuelle rotation. L’annexe 1 aux BPF de l’UE indiquait auparavant qu’“au moins deux types d’agents désinfectants doit être utilisés”, ce que la nouvelle version réitère. Elle précise en outre la raison pour laquelle leur utilisation combinée est efficace contre les bactéries et les champignons lorsque le mode d’action de ces agents est différent. Dans l’esprit des autres directives réglementaires, elle indique également clairement que la désinfection doit comprendre l’utilisation périodique d’un sporicide.

Les utilisateurs finaux se posent alors de nombreuses questions. De combien de désinfectants ai-je besoin ? Est-ce que je dois utiliser plusieurs désinfectants ayant différents modes d’action en alternance ? Est-ce dû à la résistance ? Que signifie “utilisation périodique” ? Lorsqu’on se souvient que la philosophie de l’annexe est imprégnée de la gestion des risques, il devient plus facile de répondre à ces questions. L’examen des tendances du programme environnemental et l’audit périodique du processus de nettoyage et de désinfection trancheront les questions du nombre de désinfectants à utiliser et de leur fréquence. Nos débats avec la MHRA ont confirmé que les résultats / tendances EM sont sous contrôle. Il ne serait pas nécessaire d’y parvenir avec un programme de désinfection en alternance ou des désinfectants ayant des modes d’action différents.

De nombreux établissements utilisent systématiquement un désinfectant à large spectre en alternance avec un sporicide destiné à une utilisation intermittente ou ponctuelle. La raison n’est pas un risque de résistance, mais principalement la nature corrosive ou agressive d’un grand nombre de biocides sporicides. Les sporicides de salle blanche particulièrement efficaces et n’appartenant pas à une classe de danger, désormais plus accessibles, pourraient changer la donne.

Un programme de biodécontamination classique pourrait comprendre une désinfection quotidienne à l’aide d’un alcool ou d’un désinfectant à large spectre et l’utilisation périodique d’un sporicide reposant sur la surveillance de l’environnement. Chaque jour, après le nettoyage et la désinfection, il est nécessaire de rincer avec de l’eau PPI ou de l’alcool, ou d’essuyer pour sécher (sauf après l’utilisation d’alcool ou de peroxyde d’hydrogène). Après un déversement, un entretien ou de manière périodique pour éliminer l’accumulation de résidus, un nettoyage doit être effectué avec un détergent neutre peu moussant. Il convient de rappeler que l’annexe 1 précise que les “Désinfectants et les détergents utilisés pour les classes A et B doivent être stériles avant utilisation. Les détergents utilisés pour les classes C et D doivent également être stériles lorsque le CCS l’indique.”.

Si vous avez besoin d’aide ou de précisions sur un programme de biodécontamination, demandez une Évaluation du contrôle de la contamination (Contamination Control Assessment) en contactant votre représentant Fisher.

Scientist in a lab

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